Message de Fatima

Ce document est une compilation de textes rédigés durant le confinement (mars-avril 2020) mais il peut s'adapter à d'autres circonstances ...


M. L’ABBE D. ROUSSEAU FAIT LE POINT SUR LES DEMANDES DE NOTRE-DAME A FATIMA 


I. Exposé précis des demandes 


Après avoir annoncé, le 13 juillet 1917, à Fatima, qu’elle « viendrait demander la consécration de la Russie à (son) Cœur Immaculé », Notre Dame apparut à Lucie, à Tuy, le 13 juin 1929, pour venir lui demander de transmettre au Saint Père cette demande. 

La voyante donna des précisions supplémentaires, sur cette demande, dans deux lettres adressées au Père Gonçalves, son confesseur, en mai et juin 1930 : 
« Le bon Dieu promet de mettre fin à la persécution en Russie, si le Saint Père daigne faire, et ordonne aux évêques du monde catholique de faire également, un acte solennel et public de réparation et de consécration de la Russie aux très saints Cœurs de Jésus et Marie, et si Sa Sainteté promet, moyennant la fin de cette persécution, d’approuver et de recommander la pratique de la dévotion réparatrice (des premiers samedis) ». 
Ces lignes indiquent les conditions requises pour accomplir la demande de Notre-Dame :

1- Il doit s’agir d’un acte solennel et public, effectué à la face de toute l’Église et du monde entier de manière claire et nette, excluant toute ambiguïté.
2-Il est demandé un acte de réparation et de consécration de la Russie, c’est-à-dire que l’esprit de réparation, si présent dans l’ensemble du message de Fatima, doit totalement imprégner cet acte.
3- La Russie doit être l’objet précis et unique de cette consécration.
4- Le Saint Père doit engager son autorité suprême de chef de l’Église universelle, non seulement en faisant cet acte, mais en ordonnant à tous les évêques catholiques du monde de le faire avec lui.
5- Enfin, le Saint Père doit promettre de promouvoir la dévotion réparatrice envers le Cœur Immaculé de Marie

Résumons : 
Sœur Lucie a en effet déclaré que la Sainte Vierge s’adressait au Pape et lui a demandé : 
1) d’ordonner aux évêques du monde entier,
2) de consacrer avec lui,
3) la Russie,
4) au Cœur Immaculé de Marie,
5) avec un acte public de réparation,
6) et la promesse de reconnaître la dévotion réparatrice des premiers samedis du mois. 

II. Exposé des grâces promises par la Sainte Vierge 


Notre Dame, dans son secret du 13 juillet 1917, a attaché l’obtention de trois grandes grâces à l’acte solennel et public de réparation et de consécration de la Russie à son Cœur Immaculé 

1- la conversion de la Russie à la foi catholique ;
2- un certain temps de paix dans le monde ;
3- le salut éternel de beaucoup d’âmes. 

III. Les papes ont-ils accompli ce que le Ciel demandait ? 


Les différents actes de consécration au Cœur Immaculé de Marie, effectués par les Papes, ont-ils correspondu à la demande de Notre Dame ? 

1- Le Pape Pie XI (1922-1939) : Il refusa de faire l’acte demandé par Notre Dame à Tuy, à tel point que le Ciel s’en plaignit, Notre Seigneur adressant ces terribles paroles à Sœur Lucie (révélation de Rianjo, août 1931) : « Fais savoir à mes ministres, étant donné qu’ils suivent l’exemple du roi de France en retardant l’exécution de ma demande, qu’ils le suivront dans le malheur. Jamais il ne sera trop tard pour recourir à Jésus et à Marie . » 

2- Le Pape Pie XII (1939–1958) : Devant la grande calamité de la Seconde Guerre mondiale, il fit une consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie, le 31 octobre 1942. Voici ce qu’a écrit le grand spécialiste de Fatima, le Père Alonso, à ce sujet : « Cet acte n’était pas la consécration singulière de la Russie et il n’avait pas été réalisé avec tous les évêques du monde. (…) La consécration qui aurait tout obtenu, et d’une manière éminente, eût été la consécration de la Russie ». Le 7 juillet 1952, Pie XII consacrait et vouait « d’une manière très spéciale tous les peuples de la Russie au Cœur Immaculé de Marie », dans la Lettre Apostolique Sacro Vergente Anno. Mais ce n’était pas un acte solennel et public, aucun acte de réparation n’y était joint et Pie XII n’avait pas ordonné aux évêques de s’unir à lui.  
3- Les Papes Jean XXIII (1958-1963) et Paul VI (1963-1978) n’ont effectué aucun acte de consécration au Cœur Immaculé de Marie.  
4- Le Pape Jean-Paul II (1978-2005) a fait deux actes d’offrande du monde au Cœur Immaculé de Marie. Le premier eut lieu le 13 mai 1982 à Fatima. Dès le lendemain, Sœur Lucie faisait savoir que cet acte ne correspondait pas à ce qu’avait demandé Notre Dame, car le Pape n’avait pas ordonné aux évêques de s’unir à lui, et que la Russie n’avait pas été l’objet de cet acte. Or, Dieu voulait « la consécration de la Russie et uniquement de la Russie, sans aucune adjonction ».  
Le second eut lieu le 25 mars 1984, à Rome : le texte était à très peu de choses près le même que celui de 1982, mais Jean-Paul II avait informé les évêques du renouvellement de l’acte de 1982, sans toutefois leur ordonner de s’unir à lui. 

Jusqu’en 1989, Sœur Lucie répéta souvent, dans ses parloirs, que la consécration demandée par Notre Dame n’avait pas été faite. Ainsi elle affirma, en mai 1989, au cardinal Law, archevêque de Boston : « Le Saint Père considère qu’elle a été faite, faite au mieux des possibilités dans les circonstances. Faite sur le chemin étroit de la consécration collégiale qu’elle a demandée et qu’elle désirait ? Non, cela n’a pas été fait. » 

A partir de 1989, le Vatican exerça une pression formidable sur Sœur Lucie pour lui faire dire que l’acte de 1984 correspondait à la demande de Notre-Dame. Il semble que la voyante ait cédé à cette pression. Pourtant, dans son dernier livre, « Appels du Message de Fatima », paru en 2000, Sœur Lucie ne parle absolument pas de la Russie et de la question de sa consécration : silence éloquent et révélateur, qui montre son désaccord avec la position du Vatican. En revanche, elle montre clairement l’absence complète, dans le monde actuel, des deux grandes grâces attachées à cette consécration. 

IV. Y a-t-il un signe que les grâces promises en 1929 ont été accordées ? 


1- Absence totale de la paix dans le monde : la description du monde actuel qu’elle fait ne laisse aucun doute à ce sujet, et montre la persistance, parmi les gouvernants, d’un fol orgueil qui provoque « toujours plus de sang répandu, sang qui forme une mer dans laquelle ils noient les peuples. »  
2- Au sujet du salut éternel de beaucoup d’âmes, Sœur Lucie ne semble guère optimiste, en particulier lorsqu’elle débute les chapitres 29 et 32 où elle traite des sixième et neuvième commandements de Dieu. 

V. Conclusion : dans les faits, depuis 1917. 


La conclusion logique s’impose donc d’elle-même : la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie, telle que Notre-Dame l’a demandée à Fatima en 1917, puis à Tuy en 1929, n’a été faite par aucun pape jusqu’à ce jour. 

Cet acte n’a jamais été réalisé depuis le temps où cela fut demandé

VI. Que pouvons-nous faire ? 


1- Le contexte de 2020. 


Par nos supplications et sacrifices, prions en ce temps de la Passion qui vient de commencer - nous en avons le temps puisque nous sommes tous confinés à la maison -, que cet acte majeur soit fait. Notre-Dame a assuré à Fatima que le pape consacrera un jour à son Cœur Immaculé de Marie la Russie, en union avec les évêques du monde entier. Le pape, un pape fera cette consécration. Il sera tard a dit Notre-Dame… Auparavant, tant d’âmes auront sombré dans l’iniquité, l’impiété, l’apostasie… 

2- Dévotion au Cœur Immaculé de Marie 


  • La dévotion des cinq premiers samedis du mois
  • Le chapelet : (on peut s'inscrire à une confrérie du rosaire). En ces temps de confinement ou personne ne peut plus sortir de chez soi, sauf pour promener son chien et éventuellement faire l’appoint minimal de survie (je parle des courses alimentaires), où toutes les églises sont fermées (quelle honte !, je vais y revenir dans un instant), le Rosaire est à la portée de tous. La prière mariale est facile et berce nos âmes, non pas dans une piété mièvre, mais forte : celle des Mystères divins. Ayant en vue Notre-Dame et son divin Fils, que nous manque-t-il ? La Messe assurément. C’est un grand sacrifice en ce temps de carême c’est bien vrai. 


Lisons lentement, en les méditant, ces lignes de Sœur Lucie : 

« Pourquoi Notre Dame nous a-t-elle demandé de réciter le chapelet tous les jours et ne nous a-t-elle pas demandé de participer chaque jour à la Sainte Messe ? (...) Au sujet de cette question, je crois que Dieu est Père ; et, en tant que Père, il s’adapte aux nécessités et aux possibilités de ses enfants. Or, si Dieu, par l’intermédiaire de Notre Dame, nous avait demandé de participer chaque jour à la Sainte Messe et d’y communier, il est certain que beaucoup auraient dit, avec raison, que cela ne leur est pas possible : les uns, à cause de la distance à parcourir pour aller à l’église la plus proche où l’on célèbre l’Eucharistie ; les autres, parce que leurs occupations, leur devoir d’état, leur emploi, leur état de santé, etc., ne le leur permettent pas. Au contraire, la prière du chapelet est accessible à tous, pauvres et riches, savants et ignorants, grands et petits.  
Toutes les personnes de bonne volonté peuvent et doivent, chaque jour, réciter le chapelet. Et pourquoi ? Pour nous mettre en contact avec Dieu, le remercier de tous ses bienfaits, et lui demander les grâces dont nous avons besoin. C’est cette prière du chapelet qui nous mène à la rencontre familière avec Dieu, comme le fils va trouver son père pour le remercier de tous les bienfaits reçus, pour traiter avec lui de ses affaires particulières, pour recevoir ses conseils, son aide, son appui et sa bénédiction.  
Puisque nous sommes tous dans la nécessité de prier, Dieu nous demande comme mesure quotidienne, pourrions-nous dire, une prière qui soit à notre portée : la prière du chapelet, que l’on peut faire aussi bien en commun qu’en particulier, aussi bien à l’église devant le Saint Sacrement qu’à la maison, en famille ou seul, aussi bien en voyageant qu’en nous promenant tranquillement à travers champs. (...) La journée a vingt-quatre heures... Il n’est pas exagéré de réserver un quart d’heure à la vie spirituelle, pour nous entretenir intimement et familièrement avec Dieu ! »

(Texte extrait du livre : « Appels du Message de Fatima », de Sœur Lucie, 1ère édition française, juillet 2003 ; 2ème partie, chap. 12 : Appel à la prière quotidienne du chapelet, p. 138-139) 

3- La sainte Messe 


(voir ici, par exemple) vous manque à tous, chers fidèles ; nous les prêtres, avons l’immense grâce de pouvoir encore la célébrer, dans nos Maisons. Pour ces jours du temps pascal, très peu de fidèles auront la grâce de pouvoir y assister, eu égard au confinement imposé. Nous prierons tout spécialement pour tous les fidèles privés de Messe en ces jours saints. 

Le drame est que les églises sont fermées : pour la première fois dans leur histoire, les grands sanctuaires de Lourdes, de Montmartre sont fermés. Personne ne peut même plus s’y recueillir. C’est un grand scandale. En temps de chrétienté, lors des épidémies, choléra, peste et autres fléaux, les églises étaient ouvertes, les prêtres y recevaient les pénitents qui déversaient leurs péchés, repartant guéris de leurs blessures les plus secrètes, parfois même guéris de leurs infirmités physiques. 

Les églises sont à présent fermées. Le Sacré-Cœur ne peut plus exercer à travers ses ministres sa miséricordieuse Charité. Seigneur, délivrez nos pays de la peste du laïcisme ! 

4-Pénitence 


« N’attendons pas que vienne de Rome un appel à la pénitence de la part du SaintPère pour le monde entier... » (Entretien de Sœur Lucie avec le Père Fuentes, le 26 décembre 1957) 

Cette épreuve du coronavirus (et de la peur) ne profitera pas à grand-monde. Pourquoi ? Nos contemporains sont en effet enlisés dans les biens terrestres qui paralysent leurs âmes. Non seulement les païens sont frappés de ce mal aveuglant, mais aussi les ‘catholiques modernistes’. Depuis plus de cinquante ans, la prédication des mauvais pasteurs a abaissé les âmes au niveau des biens matériels, des biens sociaux, de la paix dans le monde sans la Croix de Jésus-Christ. Comment ce peuple autrefois chrétien peut-il se frapper la poitrine, puisqu’il n’a plus la notion même de péché personnel, mais bien plutôt collectif ? 

Pour illustrer mes propos, voici rapportée la parabole du mauvais riche, rapportée dans les Évangiles par saint Luc (Lc 16, 19 et suiv.) : 
Il y avait un homme riche, qui était vêtu de pourpre et de lin, et qui faisait chaque jour une chère splendide. 
Il y avait aussi un mendiant, nommé Lazare, qui était couché à sa porte, couvert d’ulcères, désirant se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche, et personne ne lui en donnait; mais les chiens venaient aussi, et léchaient ses plaies. 
Or il arriva que le mendiant mourut, et fut emporté par les Anges dans le sein d’Abraham. Le riche mourut aussi, et il fut enseveli dans l’enfer. 
Et levant les yeux, lorsqu’il était dans les tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein ; et s’écriant, il dit : Père Abraham, ayez pitié de moi, et envoyez Lazare, afin qu’il trempe l’extrémité de son doigt dans l’eau, pour rafraîchir ma langue, car je suis tourmenté dans cette flamme. 
Mais Abraham lui dit : Mon fils, souviens-toi que tu as reçu les biens pendant ta vie, et que Lazare a reçu de même les maux ; or maintenant il est consolé, et toi, tu es tourmenté. 
De plus, entre nous et vous un grand abîme a été établi ; de sorte que ceux qui voudraient passer d’ici vers vous, ou de là venir ici, ne le peuvent pas. 
Le riche dit : Je vous supplie donc, père, de l’envoyer dans la maison de mon père ; car j’ai cinq frères, afin qu’il leur atteste ces choses, de peur qu’ils ne viennent, eux aussi, dans ce lieu de tourments. 
Et Abraham lui dit : Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent. 
Et il reprit : Non, père Abraham ; mais si quelqu’un des morts va vers eux, ils feront pénitence. 
Abraham lui dit : S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, quand même quelqu’un des morts ressusciterait, ils ne croiront pas. »

L’enseignement du divin Maître est terrible : « S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, quand même quelqu’un des morts ressusciterait, ils ne croiront pas. » 

Moïse et Elie sont venus à la rencontre de Notre-Seigneur sur le Mont Thabor. Ainsi la Loi et les Prophètes, réunis dans ces deux colonnes de l’Ancien Testament, rendent témoignage au Verbe fait chair (Et Verbum caro factum est – Mystère de l’Annonciation) 

Nous attendons de Rome, Lumière du monde de par la volonté de son Chef invisible mais bien réel, Notre-Seigneur Jésus-Christ, l’éclairage pour que les hommes reviennent à Dieu. Las. Rien. Pour les fêtes de ce temps de Carême, est proposé d’allumer des bougies sur les fenêtres des maisons. En geste de solidarité humaine. Pour réchauffer le cœur des hommes. Grotesque et ridicule ! 

Nous attendons autre chose de Rome : un appel à la conversion. Nous attendons de voir se lever des Pasteurs, tel Jonas, converti de sa pusillanimité, se rendant à Ninive pour prêcher la pénitence ! Notre-Seigneur d’ailleurs ne voulut donner d’autre signe de sa divinité aux pharisiens endurcis que le signe de Jonas, avalé par la baleine et rejeté trois jours plus tard sur le rivage. 

Dans ses Apparitions, l’Immaculée manifeste bien que même les hommes d’Église seront sourds à l’appel du Christ-Roi. C’est une grande calamité, une punition divine. (Hier, en la fête de l’Annonciation, telle l’étoile du matin signalant le lever du jour après une nuit noire, une lueur est cependant parvenue : l’évêque de Luçon a consacré son diocèse au Cœur Immaculé de Marie. J’en parlerai prochainement.) 

Individuellement et en famille, prions et faisons pénitence. 

Si vous ne faites pénitence, vous périrez tous nous, a avertis le Christ Roi. Avons-nous foi en Lui ? Sont-ce des paroles pleines ou vides de sens ?

Que les fléaux qui s’abattent sur le monde nous éclairent (intelligence) et nous fassent prendre de bonnes résolutions (volonté), en ce carême qui avance à grands pas vers le Golgotha. Il nous faut être ressemblants à Notre-Seigneur crucifié. 

Joignons donc à l’œuvre de la prière celle de la pénitence, car nous savons que ces deux armes sont puissantes sur le Sacré-Cœur de Jésus. 

VII. Finissons avec Louis Veuillot 


« Quand l’insolence de l’homme a obstinément rejeté Dieu, Dieu lui dit enfin : 
« Que ta volonté soit faite, et le dernier fléau est lâché ! 
Ce n’est pas la famine, ce n’est pas la peste, ce n’est pas la mort ; c’est l’homme. 
Lorsque l’homme est livré à l’homme, alors on peut dire qu’on connaît la colère de Dieu. » 
(Louis Veuillot)

Pour télécharger ce document : ici